AAPPMA, autrement dit : association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques ; dans ces mots LA GAULE ANTRAINAISE a trouvé les actions qu'elle avait à mener.
Association agréée de pêche, tout le monde sait faire, de protection des milieux aquatiques, c'est déjà beaucoup plus rare et
beaucoup plus difficile. C'est pourtant dans cette voie difficile que l'association s'est engagée depuis longtemps en partant du principe qu'il ne peut y avoir de pêche sans poissons, qu'il ne peut y
avoir de pêcheurs sans rivières dignes de ce nom.
C'est ainsi qu'après avoir connu bien des pollutions, bien des désagréments, nous sommes aujourd'hui en mesure de dire que nous avons gagné une première partie de notre pari : redonner à nos rivières
une partie de ce qu'elles avaient perdu.
La gestion patrimoniale du Tronçon est une première dans le département, il est vrai que ce modeste cours d'eau est
exemplaire en terme de reproduction des salmonidés :Truites, truites de mer et Saumons s'y reproduisent en toute quiétude. Les inventaires piscicoles réalisés
ces dernières années montrent une population autonome de truites et de saumons, pour ce dernier les chiffres sont parmi les meilleurs de France.
Sur ce cours d'eau, il n'y a plus de surdensitaires qui mettent en péril les populations sauvages en se gavant d'œufs et d'alevins et qui favorisent la surpêche que nous connaissions à chaque
ouverture. Il faut savoir que notre département est un des derniers de l'Ouest à pratiquer ces lachers de poissons et qu'il faut réserver ces pratiques à des portions de cours d'eau ou ce mode de
gestion n'est pas néfaste au milieu naturel.
Sur la LOYSANCE, les divers travaux que nous avons réalisés sont en passe de donner les
premiers résultats en favorisant la reproduction de la truite, impossible dans la rivière même, trop puissante et avec une granulométrie trop grosse pour la truite mais parfaitement adaptée au
saumon.
Pour ce dernier, nous pouvons espérer que la pompe s'est réamorcée, les populations sauvages sont en forte croissance, de façon régulière. Si les conditions climatiques que nous avons connues ont
effectivement permis aux poissons de franchir tous les obstacles et d'atteindre les frayères du haut COUESNON et d'exploiter tous les affluents, il est
cependant indéniable que nous avons une amorce d'une restauration durable du saumon dans le bassin du Couesnon : ceci constituerait une première en France, il
n'y a en effet à ce jour aucune autre rivière ou la population est restaurée à partir de poissons non indigènes.
Tous ces succès sont le fruit du travail des bénévoles actifs de l'association, trop peu nombreux il faut bien le dire. Bon
nombre de ces volontaires viennent d'ailleurs pour certains de bien loin.
Nous sommes dans un système de réciprocité ou tous les pêcheurs du département et du grand Ouest peuvent pêcher partout, afin de limiter la pression de pêche et de garantir un minimum de géniteurs
dans nos rivières, nous avons créé deux parcours mouches sur la Loysance ou tous les salmonidés sont impérativement remis à l'eau ; cela est
très mal vu par une certaine catégorie de gens pour qui le seul fait de remettre à l'eau un poisson de taille réglementaire est physiologiquement impossible ; il est étonnant de constater que sur ces
parcours il y a des poissons qui font plus que la taille alors que sur le reste de la rivière peu ont la chance de grandir ! Apprenons d'autres comportements, il n'y a plus de famine, il y aurait
plutôt surabondance.
Dans le même temps nous avons ouvert un parcours mouche sur le Couesnon à Quincampoix, ce parcours qui n'avait
que peu de fréquentation est aujourd'hui connu de tous les moucheurs du Département et d'ailleurs, et il est très satisfaisant de constater que sans que cela ne soit imposé, peu de poissons prennent
le chemin de la poêle à frire, ce qui n'est pas le cas sur le bief du Pont à Vice, régulièrement aleviné et qui permet une pêche facile a la portée de tout le monde.
Partager notre territoire en fonction des aspirations de chacun, c'est ce que nous essayons de faire ; il est étonnant de constater que réserver 4 km sur les 5 000 km que compte notre département est
aux yeux de certains une atteinte à la liberté, il n'y a aucune raison que tout soit fait pour une seule catégorie de pêcheurs, tous doivent trouver ce qu'ils espèrent : alors partageons en
respectant les règles imposées ou non. C'est ainsi que les pêcheurs seront encore demain aux commandes de leur destin.
Bien des dangers guettent les pêcheurs, ce n'est plus que la pollution : il y a les autres,
ceux pour qui chasse et pêche doivent être interdites.
Faisons leur front en leur montrant une activité de nature saine et conviviale.
Président d'honneur: JP LORAND